Tu sera un homme – féministe – mon fils [audiobook]

Tu sera un homme – féministe – mon fils [audiobook]

6 janvier 2023 4 Par Bidib

Hello ! Comment allez-vous ? Aujourd’hui je vous retrouve pour parler féminisme et éducation avec tu seras un homme – féministe – mon fils d’Aurélia Blanc, que j’ai découvert en audio (lu par Ingrid Donnadieu).

Couverture Tu seras un homme féministe mon fils !

C’est évidemment le titre qui a attiré mon attention quand je suis tombé sur cette version audio sur NetGalley. Curieuse, j’ai voulu en savoir plus et je ne regrette pas. Une lecture/écoute très intéressante.

Aurélia Blanc s’interroge : comment élever un enfant, et plus précisément un garçon, pour lui transmettre ses idéaux féministes ? Enceinte, elle commence à s’intéresser à la question et le constat est accablant : on trouve beaucoup d’ouvrage à l’intention des filles, mais rien pour les garçons. Or si on veut en finir avec le patriarcat, ne faudrait-il pas commencer par l’éducation des garçons ? Forte de ce constat, l’autrice entreprend d’écrire elle-même le livre qu’elle souhaitait lire en attendant zigoto (c’est ainsi qu’elle mentionne son fils). Et nous la remercions de cette démarche.

Dans ce livre elle reviendra donc sur sa réflexion personnelle en tant que militante féministe, et elle s’appuiera sur de nombreuses études existantes et sur des entretiens avec des actrices et acteurs de l’éducation, des chercheuses et chercheurs et des militantes/militants.

Le résultat est très intéressant, et pas seulement pour les mamans ou futures mamans de petits garçons. Moi, je n’ai que des filles aucune intention d’avoir d’autres enfants et pourtant j’ai écouté avec un grand intérêt cet ouvrage qui m’a poussé à beaucoup réfléchir sur la façon dont moi même je conçois la masculinité et la façon dont je peux parfois, et ce malgré moi, perpétuer un système de valeurs patriarcales que pourtant je déplore et je dénonce. Cette lecture m’a aidé dans ma démarche de déconstruction d’une perception genrée des rôles dans la société. Elle donne de nombreuses pistes de réflexion. Elle interroge à la fois sa posture de parents féministe dans les années 2010-2020, les argumentaires des mouvements féministes des dernières décennies et de la façon dont ils se sont peu préoccupés de la question de la masculinité, et la masculinité justement. Qu’est-ce que c’est et quelles sont toutes les fausses idées qu’on a sur la question dans notre société ? Elle donne des pistes pour déconstruire ces fausses idées et tendre vers une éducation non genrée. En cela le livre est aussi très intéressant pour tous les acteurs de l’éducation.

Moi j’ai toujours été féministe, bien avant de savoir ce que ce mot voulait dire je l’étais déjà. Quand je suis tombée enceinte pour la première fois. Tout le monde y allait de son petit commentaire et on me souhaitait un fils. Ben oui tout le monde veut un fils. Puis il y a ceux qui disent que ça leur est égal. Moi ça ne m’était pas égal du tout. Secrètement j’espérais avoir une fille. Une fille c’est facile. Je vais lui apprendre à se battre contre le patriarcat (et c’est ce que j’ai fait, si bien que ma fille ainée est bien plus engagée dans la cause féministe que moi). Avec un garçon, je n’aurais pas su quoi faire. À ma deuxième grossesse, rebelote. Tout le monde me souhaitait un garçon parce que bon t’as déjà une fille, un garçon ça serait bien, non? Heu… j’ai le droit de dire que non, que moi je préfère une deuxième fille ? Pourquoi ? Pour la même raison que la première fois. Je n’aurais pas su comment faire, l’idée d’élever un garçon me faisait paniquer, comment ne pas en faire un membre du patriarcat ? Je n’en avais aucune idée. Heureusement pour ma tranquillité d’esprit l’univers a été clément avec moi. Je n’ai eu que des filles et n’ai pas eu besoin de me poser la question trop longtemps. Mais maintenant que je découvre ce livre je me dis voilà ce qu’il m’aurait fallu à l’époque pour aborder l’éventualité d’avoir à élever un garçon sans paniquer. Je suis très heureuse que ce livre existe pour les mamans et futures mamans féministes de petits garçons. Elles pourront ainsi s’armer pour aborder de façon décomplexée l’éducation de leurs zigotos avec des idéaux féministes et non sexistes.

Je suis aussi heureuse de l’avoir lu aujourd’hui. J’en ai beaucoup aimé le ton, l’alternance entre études, paroles d’experts et réflexions personnelles de l’autrice. Elle a su m’amener avec elle et en sa compagnie j’ai pu mieux explorer ma propre pensée féministe et décortiquer le sexisme ordinaire. J’ai pu prendre conscience de certains schémas que je reproduisais sans m’en rendre compte dans mon quotidien. Je vais vous illustrer ça avec une petite anecdote un peu idiote qui m’a fait sourire.

Je venais de commencer ce livre quand mon chéri m’a demandé si je pouvais lui tricoter une écharpe. Moi, tout heureuse je lui propose d’austères modèles bien virils dans de sombres couleurs marrons, grises et noires. Rien ne lui convenait. Il finit par me montrer des belles écharpes « féminines » bleu ciel, toute duveteuse en dentelle aérée. Et moi j’en suis restée interdite, je ne vais pas lui tricoter ça quand même. Et puis, il va se faire chambrer pas ses collègues. Toute à cette réflexion, je prends mon train, je mets mon casque et j’écoute le chapitre sur le sexiste dans l’éducation ou comment on prive des petits garçons de jeux et de jouets qui leur plaisent au nom de la virilité. Et là, révélation ! J’étais en train de faire la même chose avec mon compagnon. Pourquoi diable voudrais-je lui tricoter un truc austère si lui, ce qu’il veut c’est un modèle féminin ? Et n’est-il pas assez grand pour se défendre lui-même contre d’éventuelles moqueries ? Comment en suis-je venue à moi-même avoir une réaction aussi sexiste ? Voilà, grâce à  Aurélia Blanc, Chéri aura son écharpe en dentelle et moi je vais un peu mieux réfléchir à la question de la masculinité.

→ à lire aussi l’avis de Millina

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