Histoires fantastiques de Guy Maupassant
Après vous avoir plusieurs fois parlé de ce recueil, il était temps que je lui consacre un petit billet. J’ai lu la plupart des nouvelles à l’occasion du challenge Halloween, mais je m’en étais gardée une sous le coude pour Noël, une lecture parfaite pour le thème Noël mystérieux de cette semaine, une nouvelle sobrement intitulée Conte de Noël.
Commençons dont par cette histoire. Le narrateur, un docteur de campagne, nous raconte l’étrange histoire d’une femme devenue subitement folle par un très froid hiver en Normandie qui retrouve la raison lors de la messe de Noël. Ce n’est pas tant l’histoire que la façon dont c’est conté qui font le charme de ces nouvelles fantastiques.
La plupart racontent des histoires dans cet acabit-là, plus ou moins longues, plus ou moins alambiquées. Un narrateur raconte une histoire étrange dont il a été témoin ou qui lui est personnellement arrivée. Si certaines histoires sont assez farfelues, Maupassant à l’art de raconter. Un style un peu désuet, mais j’ai aimé l’ambiance de tous ces récits qui nous plonge dans la France de la fin du XIX et son goût pour le paranormal.
Dans ce recueil on trouve : La peur, Apparition, deux versions du Horla, un fou ?, Qui sait ?, conte de Noël, et une autre nouvelle également intitulés la peur.
La peur raconte l’histoire d’un prétendu revenant qui terrorise une famille chez qui le narrateur se rend pour passer la nuit.
Apparition c’est l’histoire d’un homme qui se rend dans la demeure d’un vieil ami pour récupérer des affaires et qui vit la peur de sa vie en croyant y voir le fantôme de la défunte épouse.
Le Horla raconte l’histoire d’un homme qui se fait vampiriser par une étrange créature invisible descendue d’un bateau venu du Brésil.
Un fou ? c’est l’ histoire d’un homme qui dit avoir un fort pouvoir magnétique.
Qui sait ? C’est l’histoire d’un homme qui un soir voit tous ses meubles quitter la maison.
L’homme de mars : un homme explique au narrateur qu’il y a des hommes sur mars et qu’il a aperçu un de leur vaisseau.
La peur bis : dans cette histoire deux hommes voyageant en train s’échangent quelques anecdotes, notamment celle de Tourgueneff qui eu une peur bleue en se faisant suivre dans un lac par une folle à l’étrange allure.
Dans tous ces récits, les narrateurs se présentent comme étant des hommes rationnels, ne croyant pas au surnaturel, mais ayant été témoins de fait très étranges. De quoi semer le doute. Surnaturel ou folie, imagination ? Parfois le doute persiste même après la chute.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces nouvelles, mais j’ai pris mon temps pour les savourer, une nouvelle par-ci, une nouvelle par-là. Et c’est ainsi, je pense, qu’on apprécie le mieux, car le style est tout de même un peu pompeux et je me serais vite lassée si j’avais essayé de lire le livre d’une traite. J’ai aimé pimenter mes autres lectures du genre par quelques touches vintage.
Je connais évidemment Maupassant pour l’avoir étudié à l’école et malheureusement l’école n’est pas vraiment réputée pour faire aimer la littérature, en tout cas mes professeurs m’ont plutôt fait détester Maupassant. J’étais ravie de le redécouvrir de façon plus décontractée, sans chercher à tout décortiquer. Juste se laisser porter par l’ambiance inquiétante de ces histoires.
Les illustrations de Philippe Dumas, rappelant les gravures d’époque, accompagnent à merveille les récits.
→ sur le site des éditions l’école des loisirs
avec cette lecture je participe aux challenges il était 9 fois Noël et cette année sera classique ainsi qu’au challenge de l’imaginaire
Comme tu le dis, l’école n’est pas réputée pour donner envie de plonger dans la littérature. Et ça n’y manque pas, j’ai du mal à apprécier les classiques. Mais je me souviens avoir lu « Conte de Noël » l’année dernière dans le recueil de contes que j’avais lu et dont j’ai parlé il y a peu. Je l’avais apprécié.