Tezuka ~ histoires pour tous (le tome 1)

12 avril 2014 3 Par Bidib

Décidément ! La deuxième guerre mondiale ne cesse de s’immiscer dans mes lectures ces derniers temps, après le pays des cerisiers et les conséquences de la bombe, la mélodie de Jenny et les destins volés par la guerre, c’est au tours de Tezuka de me livres ses impressions sur la guerre. Tezuka, le grand maître du manga, fait avec ce premier volume de Tezuka – Histoires pour tous, recueil d’histoires courtes publié par Delcourt, sa première apparition dans Ma petite Médiathèque.

A la lecture la première petit nouvelle du recueil, Destination 1985, je me suis dit “oh là là, ça vole pas bien haut” tant le message de cette nouvelle était simpliste voir un peu simplet. “La guerre c’est mal”… tien ça me rappelle qualqu’un 🙂 mais au moins Hojo nous gratifie d’un superbe dessin, alors que Tezuka… Mais dès la deuxième nouvelle j’étais rassurée, et même séduite par ce recueil. Si le message reste le même tout au long des différents récit, le nouvelles suivantes sont bien plus intéressantes et subtiles. La deuxième, Zephyrus, met en scène un jeune garçon qui aime les insectes, chaque jour il chasse le papillons Zephyrus sans y arriver. Puis la montagne est bombardée, il ne reste rien, et le garçon pleure pour les papillons.

A partir de la troisième nouvelle le personnage principal des histoires est un petit gamin à lunettes et nez rond qu’on reconnait tout de suite comme étant Tézuka lui-même, si dans chaque histoire il porte un nom différent toutes semblent autobiographiques sauf peut-être la troisième qui a un côté fantastique très prononcé. Néanmoins le petit Shigeru, élève du primaire, ressemble beaucoup au collégien de l’histoire suivante et à l’étudiant des dernières nouvelles. A travers ces histoires Tezuka nous décrit le Japon d’avant à après guerre tel qu’il a vécu enfant. Les entrainement militaires à l’école, l’interdiction des manga, son désir de dessiner envers et contre tous.

– Moi, je suis à l’atelier de fraisage… mais en cachette, je dessine mes mangas…

– ça vous tient toujours, on dirait..

– Si je ne pouvais plus Dessiner, il ne me resterait plus qu’à me pendre ! Quand la guerre sera finie, je pourrais enfin dessiner autant que je veux… je deviendrai mangaka !

Dans un contexte comme celui du Japon militaire des années 30-40 même une simple BD humoristique devient un acte engagé. Et on ne peut que ressentir une certaine admiration pour ce jeune homme qui malgré tout continue de dessiner en cachette au risque des pires brimades, coup et punitions. Ce n’est pas seulement dessiner, c’est être libre ! Malgré les effort du gouvernement japonais pour brises et brimer sa propre population, certains sont resté libres et je trouve cela admirable.

Mais revenons un instant aux histoires. J’ai beaucoup aimé la montagne  qui pleure. L’histoire se situe juste avant la guerre. Shigeru, un garçon chétif, victime de brimades à l’école rencontre un homme dans la forêt. Celui-ci se dit possédé par l’esprit du serpent blanc, il prédit la guerre, il prédit la défaite du Japon et la montagne qui pleure. J’ai aimé cette histoire car, sous couvert d’une aventure enfantine, délivre plusieurs messages. Bien sûr elle nous parle de la guerre et de ses méfait, mais aussi d’intolérance et d’écologie. La fin de la nouvelle m’a beaucoup fait penser au film Pompoko de Isao Takahata, à la fois par la lutte acharné et désespéré du petit Shigeru qui veut sauver un arbre et qui n’y arrivera pas, que par sa scène finale avec Shigeru devenu père qui revient sur les lieux avec ses enfants, en lieu et place du peuplier et du sanctuaires il y a une route et devant lui, à perte de vue, les collines se font dévorer par des pelleteuses. Les constructions on remplacé la forêt et la montagne pleure.

Les nouvelles suivantes nous racontent l’expériences de Tezuka durant la guerre, au collège d’abord, puis à l’usine d’armement. Enfin, la dernière nouvelle nous raconte comment il devient enfin mangaka et est embauché dans un journal après la guerre. S’il est heureux de pouvoir enfin dessiner en toute liberté, la faim elle, elle est toujours là.

Comme je disait plus haut la première histoire m’a paru un peu simplette, en revanche la suite du recueil, plus réaliste et subtil est très touchante. Le dessin enfantin de Tezuka contrebalance le côté dramatique de la situation et, malgré les circonstance, l’humour ne manque pas. Ce qui fait qu’on a des histoires qui se lisent très facilement qui nous font même sourire, tout en traitant de sujets graves comme la guerre, la faim, les bombardement et la tyranie du gouvernement militaire. Un album que je vous conseille vivement !

Merci à Yomu-chan, sans qui je n’aurais sans doute pas lu ce manga. Arigatou 🙂

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