14-14, l’histoire d’une correspondance entre deux personnages de 1914 et 2014

20 juin 2015 5 Par Bidib

Récemment je vous ai parlé d’un roman jeunesse qui m’avait conquise, 14-14 est également une très bonne surprise. Je l’ai choisi pour son thème – la guerre 14-18 – et aussi pour sa forme qui me paraissait originale, une correspondance entre deux adolescents, l’un de 1914 et l’autre de 2014. Je ne connaissez pas encore les deux auteur de ce roman, , et je dois dire qu’il nous proposent là un très joli roman.

Adrien a 13 ans, nous sommes le 1er janvier 2014 et il a rendez-vous avec son amie d’enfance au cimetière de Laon. Il est bien décidé à lui déclarer sa flamme. Mais tout ne se passe pas comme il l’avait prévu. Tout à son chagrin, il n’a pas la tête à écrire cette carte de veux que sa mère veut absolument qu’il envoie. Et au moment d’envoyer la lettre il la glisse dans cette étrange boite au lettre bleu, juste à côté de chez lui. Étrange, il ne l’avait jamais remarqué. Les boite au lettre de sont-elle pas jaune d’habitude ?

C’est ainsi que sa lettre arrivera chez son “cousin” Hadrien qui habite un petit village dans la campagne non loin de là. Sauf qu’Hadien est en 1914. Une étrange boite au lettre jaune vient d’apparaître juste à côté de chez lui.

Les deux garçon vont entreprendre une improbable correspondance à travers le temps. Ils vont se parler de leur préoccupations, de leur histoire de cœur, de l’école, des parents… Et aussi de la guerre, imminente pour l’un, lointaine pour l’autre.

Ce décalage dans le temps dans lieu à de drôle d’incompréhensions entre les deux garçons ajoutant ainsi une dose d’humour à l’histoire.

Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est que s’il nous parle de la guerre et nous donnes des informations très précises sur l’occupation de la Picardie par les allemands en 1914, il le fait de façon détourné noyant le tout dans une histoire fantastique et dans le quotidien des personnages. Nous apprenons donc des choses mais sans avoir droit à un cour d’histoire. Et l’histoire elle même ne devient jamais ennuyeuse à cause des information historique qui y sont distillé.

Par ailleurs, les auteurs s’attardent sur le quotidien des deux garçons ce qui les rends très attachant. Et c’est tout aussi intéressant de découvrir le quotidien d’un garçon de 13 ans de 1914 que d’avoir des détails sur la guerre. Le contexte en devient plus vivant et cela permet aussi (je pense) au jeune lecteur de relativiser sur ses propres problématiques. Par exemple le père d’Hadrien ne veut pas qu’il poursuive ses études après le brevet d’état pour aller au “petit lycée”. Une réalité qu’ont dû connaître beaucoup d’enfants de l’époque mais qui peut sembler très étrange à beaucoup de collégiens actuels (du moins en France). Cela permet peut-être de leur faire prendre conscience de la chance qu’on a de pouvoir choisir d’étudier (ou pas ! puisque souvent ce sont les parents qui envoient au lycées des élèves qui eux ne sont pas (encore) conscient de cette chance).

C’est donc une très jolie lecture, alliant très bien l’utile à l’agréable, on apprend et on s’amuse. Les personnages sont attachant et le style est très agréable, alternant des phases narratives avec des correspondances à la première personne. Des images d’époque illustrent les chapitres, rendant le propos plus réaliste encore.

Une seule petite coquille vient ternir ce tableau. Ce n’est pas grand chose mais ça m’a fait bondir car c’est au tout début du livre et que cela aurais pu facilement être évité : la desciption d’un même personnage à 2 pages d’intervalle présente des incohérences.

P.23 : Il a six mois de plus qu’elle, mais elle est presque aussi grande que lui. Assez pour qu’il n’ait pas besoin de se pencher quand il lui colle soudain un bécot sur la joue.

P.25 : Hadrien se relève pour la suivre […] Il la dépasse d’une tête

Ceci mis à part c’est à mes yeux un très bon roman jeunesse accessible aux bon lecteurs dès 10 ans.

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