Lizzie Martin, meurtre et tasses de thé
Je viens de lire le premier volet des aventures de Lizzie Martin de Ann Granger: Un intérêt particulier pour les mort et je suis conquise.
Je ne m’attarderais pas longtemps sur le pitch qui est somme tout assez simple : Lizzie, fille de médecin provinciale restée sans le sous à la mort de son père, gagne Londres pour y travailler comme dame de compagnie. Nous sommes en 1864 et la révolutions industrielle bat son plein transformant la ville et toute la société à grande vitesse. A peine arrivée à Londres Lizzie se trouve mêlée à une histoire de meurtre.
Le meurtre est ici plus un prétexte pour suivre Lizzie dans cette société londonienne en pleine mutation qu’une enquête palpitante, bien que je me soie prise au jeu et aie tenté de deviner qui pouvait être le meurtrier. Ce que j’ai aimé avant tout c’est le contexte dans lequel évolue l’héroïne et son décalage par rapport au comportement qu’on attends d’elle en tant que jeune femme de bonne famille.
Le récit, bien que léger et fluide, est richement saupoudré de détails soulignant les avancées scientifiques de l’époque (on cite Pasteur ou encore Darwin), les conditions de travail, la vie de Londres dans divers quartiers… Sans jamais devenir rébarbatifs, tous ces détails rendent le contexte très réaliste et vivant. On a vraiment l’impression d’y être et c’est très agréable. Cela donne aussi un ton un peu plus intelligent. Tout en se distrayant on apprends des choses sur le Londres du XIX siècle.
Après le décors, les héros. Tous les personnages sont bien construit. si certains sont vraiment caricaturaux, leur présence apporte une touche d’humour et rendent le récit plus léger sans pour autant tomber dans le ridicule. Le cliché est très bien exploité et Lizzie est mise en valeur par ces personnages secondaires un peu grotesques (tout en étant très vraisemblables ! après tout les gens grotesques aux idées étroites il y en a plein les rues et la pauvre Lizzie à bien du mal à refréner son envie de leur clouer le bec).
Lizzie est une jeune femme intelligente et libre et qui a bien du mal à ce plier aux exigences de la société qui attends d’elle qu’elle se taise. Pas question pour elle de se faire humilier par des odieux patriarches hypocrites ! Ayant reçu une éducation particulière par un père humaniste et progressiste, elle est en avance sur son temps, se soucie des petites gens et ne fait que peu de cas de la bienséance bourgeoise. Son esprit vif et rebelle, son sens de la répartie la rendent particulièrement sympathique.
Quant au style, je n’ai aucunement les compétences requises pour en faire la critique. Je dirais seulement que l’écriture est très fluide, c’est plaisant à lire. L’alternance entre le point de vue de l’héroïne et celui du commissaire en charge de l’enquête donne un bon rythme à l’ensemble.
Bref un petit livre très sympa à lire, parfait pour se détendre sans se prendre la tête sans pour autant tomber dans la niaiserie. A déguster avec une bonne tasse de thé, of course !
Un intérêt particulier pour les mort est le premier volet d’une série de 5 tomas ayant comme personnage principal Lizzie Martin. Pour en savoir plus sur cette série, visitez le site de l’éditeur : 10/18, collection Grands détectives, sur les 5 tomes 4 sont disponibles en français. A découvrir aussi (en anglais) site de l’auteur.
Le coin de curieux :
Pour la petite histoire, l’enquête est menée par un jeune commissaire de Scotland Yard, police métropolitaine de Londres. Celle-ci a été fondé en 1829 par Sir Robert Peel. Dans le roman on fait grand cas du nouveau casque bombé qui les policiers viennent d’adopter.
Les images de mode viennent d’un intéressant article sur la mode victorienne que vous trouverez ICI.
Pour voir d’autres photo de Londres au XIX, faite un tours par LA.
Pour tout savoir sur l’histoire de Scotland Yard allez sur le site de Metropolitan Police
j’avais été séduite aussi par ce roman