Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg
La première fois que j’ai entendu parler de ce roman c’était… dans un roman 🙂 Dans bibliothèque des cœurs cabossé plus précisément. ça m’avais donné envie et puis je suis tombée dessus par hasard et voilà un roman tout désigné pour des livres en cuisine, avec un titre pareil je pouvais pas manquer ça.
Et tant mieux ! Parce que j’ai adoré ce bouquin. Il se lit tout seul.
Avec des sauts dans les époques et les points de vue, Fannie Flagg nous fait vivre l’histoire d’un petit village paumé dans l’Alabama : Whisle Stop, construit sur le bort du chemin de fer. On y découvre une famille haute en couleur, aimé de tous, avec de nombreux enfants. Dans le café ouvert par la cadette de la famille tous les habitants du village se retrouvent pour un déjeuner où simplement échanger.
C’est à travers les souvenirs de Ninny, une vielle dame rencontrée dans le salon de la maison de retraite où elle doit chaque dimanche rendre visita à sa belle-mère acariâtre, qu’Evelyn, une femme au foyer un peu forte en pleine crise existentielle, découvre l’histoire de ce bled paumé. Au fil de ses rencontres avec Ninny, elle commence à s’attacher aux habitants du village. Leur histoire à travers les années 20, 30 et 40 lui donne du courage pour affronter sa vie de femme des année 80. Les souvenirs de Ninny ne suivent pas toujours un ordre chronologique, elle raconte au fur et à mesure que les souvenirs remontent. Avec elle on découvre cette Amérique profonde dépeinte avec beaucoup de tendresse où l’on est raciste plus par tradition que par conviction et où la force d’une femme pas comme les autres fait bouger doucement les choses par son caractère en acier trempé mais surtout par son infinie générosité. On s’attache aux personnages, même ceux qui ne sont pas vraiment recommandables, parce qu’en chacun se cache une part de générosité.
En parallèle on découvre aussi la vie déprimante de Evelyn qui a grandi et vieilli dans des certitudes qui s’ébranlent les une après les autres. C’est grâce à la bienveillance d’une vielle femme inconnue et à ces souvenir qu’Evelyn trouve le courage de se chercher vraiment. Evelyn est très touchante car toute sa vie durant elle a essayé de correspondre à cette image de l’épouse parfaite qu’on lui a inculqué et maintenant que la ménopause lui ouvre les bras elle se rend compte à combien de lieu de ses convictions profondes elle avait tâché de vivre.
Il se dégage de ce livre des tonnes de bienveillance et d’amour mais c’est toujours dosé comme il faut pour ne jamais tomber dans la mièvrerie. Il y a aussi beaucoup d’humour et une certaine nostalgie pour le temps qui passe et une époque où il était peut-être plus facile de communiquer, où la solidarité unissait la communauté.
J’ai pris énormément de plaisir à déguster ces pages.
Vous vous demandez peut-être si en dehors du titre il peut y avoir un lien entre le roman et le challenge des livres en cuisine ? Et bien il y en a un. Une grande partie du récit se déroule dans le café de Whistle Stop connu pour son barbecue et sa cuisine pas chère et généreuse. Cuisine dont on nous parle beaucoup. Voici un aperçu de ce qu’on y mange : “du poulet frit, des haricots noirs, des petits navets, des beignets de tomates vertes, du pain à la farine de maïs et du thé glacé”. J’avais envie de préparer ce menu pour le challenge mais… c’est pas vraiment la saison des tomates ! Faudra attendre l’été prochain pour que je tente l’expérience. Je n’aurais même pas besoin d’improviser comme je le pensais puisque à la fin du livre on retrouve quelques recettes du Whistle Stop Café.
Mais la relation entre la cuisine et ce roman ne s’arrête pas là. Le personnage d’Evelyn est particulièrement attaché à la nourriture. A chaque fois qu’on la voit elle est en train de manger. Elle se goinfre par gourmandise mais aussi pour calmer son stress. Sa relation à la nourriture n’est pas sans complexes puisqu’elle se trouve toujours trop grosse, mais il lui est impossible de résister.
Bref dans ce roman la nourriture est omniprésente ajoutant à la bienveillance générale, le fumet d’un bon plat ne met-il pas tout le monde de bonne humeur ?
Si vous n’avez pas encore lu ce roman, je vous le conseille vivement. Il se lit très vite et ça détend. De quoi oublier le stress de la journée et retrouver le sourire. Un lecture parfaite pour moi qui lis dans le train pour le trajet maison-travail tous les jours.
Le roman a été adapté en film par Jon Avnet en 1991. Je vous laisse découvrir la bande-annonce. Moi je m’en vais le réserver à la médiathèque 😉
Beignets de tomates vertes
Beignets de tomates vertes Bande-annonce VO