13 reasons why

2 novembre 2017 4 Par Bidib

Couverture Treize raisons / 13 reasons why

En rentrant du lycée Clay trouve devant ça porte un colis qui lui est adressé, sans aucune indications quant à l’expéditeur. A l’intérieur il trouve sept k7 audio. Qui peut bien envoyer des k7 ? Qui en utilise encore ? Curieux, Clay se rend dans le garage où le vieux poste de son père permet encore de lire des k7. Mais là, horreur ! C’est la voix d’Hannah qui s’adresse à lui. Hannah s’est suicidé quelques semaines plus tôt, et ces sept k7 sont sa lettre d’adieux. Elles les adresse à ceux qu’elle croit responsable, d’une façon où d’une autre de sa chute. A chaque face un nouvel accusé. Elle y raconte les incidents qui ont, les uns après les autres, détérioré son état d’esprit et son estime d’elle même au point d’en arriver à cette décision fatale.

Ce court roman nous donne deux points de vue, celui de Clay, qui découvre avec stupeur les petites boules de neige qu’Hannah raconte et qui les unes s’additionnant aux autre ont provoqué une avalanche. Une avalanche de sentiment submerge le garçon qui n’avait rien vu, rien compris de tout cela, ou qui n’avais pas voulu voir, comme c’est souvent le cas. La deuxième voix est celle d’Hannah elle-même qui se raconte, qui tente d’expliquer pourquoi et comment elle en est arrivé là et qui, surtout, cherche à faire peser sur chacun de ses camarades une part de responsabilité. Elle veut qu’il prennent conscience de la gravité de leurs actes. Elle veut qu’il comprenne que tout ce que l’on fait porte à conséquences. Une stupide blague potache peut dégénérer et peser bien lourd dans l’équilibre fragile d’une adolescente en détresse.

C’est en cela que j’ai trouvé ce roman intéressant. Si les anecdotes raconté par Hannah peuvent paraître parfois très superficielle et qu’elle ne suffisent pas en elle-même à conduire au suicide, cela permet au lecteur de se questionner sur son propre comportement. Ce n’est pas parce que je ne pense pas à mal que je ne fait pas de mal. Ce que je prends pour une blague, peut blesser l’autre de façon parfois très violente. Bien sûr, le suicide est une décision définitive qui relève plus de la fragilité personnelle que d’une attitude, même déplacée et violente des camarades, mais quand on se retrouve en grande fragilité, un mots de travers et tout bascule.

Si Hannah cherche à faire peser la culpabilité sur ses camarades c’est sans doute pour s’amputer une part de sa propre responsabilité et rendre sa décision plus acceptable pour elle-même. Elle cherche à se justifier. Et peut-être, sans doute même, à se venger et faisant culpabiliser ceux qui l’ont blessé. C’est une démarche qui se comprend. Cela ne veut pas dire qu’ayant écouté tout le discours d’Hannah, nous lecteurs arrivions à la même inéluctable décision. La plupart des adolescent ayant subi une situation similaire prendront une tout autre décision, et rare sont ceux qui en arrivent là. Mais je trouve ça bien de faire prendre conscience au jeune lecteur que tout a une conséquence. Et si les conséquences ne sont pas toujours aussi graves, il faut toujours se poser la question, suis-je en droit de faire subir tel ou telle humiliation à un(e) camarade ? Est-ce que la soit-disant plaisanterie peut tout excuser ?

J’ai trouvé, moi, qu’Hannah se fait une montagne de pas grand chose et que son incapacité à réagir aux premiers incident sont autant la cause des incidents suivant que le manque de discernement et les conduites inappropriés (voir inacceptables) des camarades incriminés. Mais finalement n’est-ce pas le propre de l’adolescence de se faire une montagne de rien ? La seule et unique responsable du suicide d’Hannah est et restera Hannah. Mais une main tendue au bon moment, un peu plus de délicatesse, un peu moins égoïsme et d’égocentrisme de chacun aurait pu changer les choses.

Le message est finalement très salutaire. Restez vigilant, vos actes ont des conséquences. Pensez à l’impact de ce que vous faite sur les autres avant d’agir stupidement. Un livre qui pour cette raison aurait sa place à l’école, notamment dans le cadre d’un travail sur le harcèlement à l’école.

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