Petit panier d’albums #5
Me revoici avec un nouveau petit panier d’albums.
Grosse colère
album de Mireille d’Allancé, sortit aux éditions l’école des loisirs (2001)
Robert rentre de l’école de fort méchante humeur. Énervée il balance cartable et chaussures. Son père qui manque de se prendre une chaussure en guise de salutation l’envoie dans sa chambre jusqu’à ce qui se soit calmé. Là, Robert devient de plus en plus rouge, jusqu’à ce qu’un énorme monstre rouge sorte de lui. De très mauvais poil, le monstre se met à tout renverser. Regardant la grosse colère tout mettre en désordre, Robert commence à s’inquiéter. Son livre préféré vole, ses jouets sont cassés… ça suffit ! Il enferme la colère devenue toute petite dans une boite avant de ranger tout le bazar. Le voilà enfin calmé.
Un petit album avec un dessin tout en rondeur, très tendre, pour exprimer les émotions et plus particulièrement la colère qui s’empare parfois des tout petits incapables de faire face à la frustration. Cet album sera l’occasion idéale d’évoquer avec eux ce sentiment, de tenter de le comprendre et ensuite de le dompter. J’ai aimé le dessin et les couleurs des illustrations.
Mais, si cet album tire son épingle du jeu et attire mon attention, ce n’est pas tant pour son histoire (cela fonctionne très bien, comme bien d’autres albums sur ce thème), mais pour un tout petit détail qui passerait presque inaperçu, ce qui le rend d’autant plus important à mes yeux. Quand Robert rentre de l’école, c’est son papa qui est à la maison. Il est dans la cuisine, déjà en train de préparer le diner. Oui, et alors ? Et bien, ce n’est pas si fréquent que ça d’avoir un album pour les tout petits où c’est le papa qui s’occupe du foyer et de la popote. Le plus souvent ce sont les mamans qui sont mises en avant dans les albums pour les très jeunes enfants. Et quand il y a des papas, c’est justement le sujet de l’histoire : « mon papa ceci-ci… mon papa cela… ». Alors qu’ici il n’est pas du tout question du père. Il est question d’un enfant en colère et il se trouve que c’est un homme qui est au fourneau. Personne ne souligne ce détail, tout le monde s’en fout (dans le texte, je veux dire) et c’est justement ça que je trouve beau. On voit un père qui s’occupe de la maison et de son fils sans que personne ne vienne lui décerner une médaille pour ça. C’est normal, c’est ordinaire. Et ça, c’est chouette. Voilà ce que j’ai particulièrement aimé dans cet album.
C’est d’ailleurs l’album que j’ai choisi pour illustrer le thème du père pour le challenge #52albumsjeunesse sur Instagram.
→ sur le site des éditions l’école des loisirs
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à lire sur le même thème :
Arthur et Zazou, tome 1 : la palette de couleurs
album de Marina Guittois (scénario) et Lucie Gautier (illustrations), tout juste sorti aux éditions Inclood
Arthur et Zazou sont jumeaux, Arthur est sourd, pas sa sœur. Pour la fête des Mères, ils ont décidé de préparer un grand tableau. L’occasion pour eux de nous apprendre quelques termes de la langue des signes française en relation avec le dessin, la peinture et les couleurs. Ainsi nous allons apprendre non moins de 14 signes de façon interactive grâce à l’application Inclood (gratuite) qui permet de voir les personnages en réalité augmentée exécuter les signes pour nous. Nous pouvons les faire pivoter pour bien observer le signe sur différents angles.
J’adore le concept. Vraiment. Je l’ai déjà dit sur Insta, mais j’insiste. Je trouve ça génial. La petite histoire n’est vraiment qu’un prétexte, mais ça permet de rendre l’apprentissage plus ludique et de le contextualiser. La réalité augmentée n’est pas là pour faire gadget, ça marche vraiment bien, cela permet de mieux appréhender le geste. Avec les explications et l’image, on arrive à très bien reproduire chaque signe. C’est ludique, abordable à tous, même aux plus jeunes. Je me suis beaucoup amusée et je suis sure que ça marche super bien avec les enfants (moi je n’ai plus qu’une ado blasée sous la main, mais je sais qu’elle aurait adoré ça si je lui avais montré ça en primaire ou maternelle).
Ce livre ne s’adresse pas seulement aux enfants sourds, il s’adresse à tout le monde et pourrait d’ailleurs être un support très intéressant à utiliser en classe (grande section – CP – CE1) pour sensibiliser les enfants à la langue des signes et aborder la surdité.
Alors oui, je pourrais dire que d’un point de vue artistique ce n’est pas extra, le texte est très simple et le dessin pas particulièrement remarquable, mais à tout cela j’ai peu porté attention tant je trouve le concept génial. Ce livre est vraiment ludique et pédagogique.
D’autres tomes permettront d’apprendre encore plus de vocabulaire, chaque album propose un nouveau champ lexical.
→ sur le site des éditions Inclood
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avec cette lecture je participe aussi au challenge Petit Bac (catégorie couleur)
⇒ à lire sur le même thème : des albums de l’école des loisirs adapté en langue des signes
On a lu « Grosse colère » plusieurs fois il y a quelques mois (on n’a jamais eu de vraies grosses colères à la maison mais on était en plein dans l’expression des émotions et je trouvais l’idée de la boîte super). Comme toi, j’avais bien aimé le fait que ce soit papa qui soit aux fourneaux et à la maison. 😉 Chez nous, c’est d’ailleurs le plus souvent Totoro qui cuisine alors ça paraît tout à fait normal, justement . Belle soirée, bizzzz ^_^
oui, il est pas mal du tout cet album, j’aime l’idée de la boite, mais aussi celle de laisser la colère s’exprimes. Finalement l’enfant maîtrise sa colère tout seul une fois qu’il se rend compte qu’elle prend des proportions ridicules. Et pour le papa, il faudrait vraiment plus d’album comme ça pour en finir avec cette idée ridicule que le foyer c’est le domaine des mères et que les papas sont juste bon à jouer au foot.
Bien vu pour Grosse colère, c’est l’une des raisons pour lesquelles je l’apprécie et c’est un classique dans les bibliothèques de nos petites classes -^^-
oui j’ai beaucoup aimé le fait que ce soit un papa et qu’on en fasse pas tout un plat. Je déteste les album qui en font des caisse des qu’un papa fait un truc. Genre c’est normal qu’il cuisine, on va pas lui décerner une médaille pour ça. De la même manière j’aime les albums où les mamans exerces des métiers viriles sans que personne n’en fasse une affaire. Je pense notamment à la maman dans le secret du rocher noir