Bilan lecture – septembre 2024 {Bidib}
Coucou c’est Bidib. Comment ça va? Moi? Ben… en retard, comme toujours.
Voici enfin mon bilan lecture de septembre. Au programme seulement 4 livres : un livre d’histoire, un livre de développement personnel, un conte et une BD.
Essai
La République romaine
audiolib lu par Thierry Janssen (2024)
★ ★ ★
Résumé : Découvrez la genèse tumultueuse de la République romaine à travers le regard visionnaire et la plume érudite d’Isaac Asimov, dans un récit captivant mêlant politique, intrigue et destinée.
« J’entends raconter, dans ce livre, la première partie de l’histoire romaine : celle de son ascension à la puissance.
Elle contient une suite extraordinaire de triomphes et de désastres, de faits de bravoure au combat et de bêtise dans la paix, d’intrigues sordides et d’idéalisme glorieux. Et j’entends privilégier ici les transports de la guerre et de la politique. »
Isaac Asimov
Un texte inédit de la légende de la science-fiction, Isaac Asimov, racontant l’histoire de la république romaine.
(source : Audiolib)
Mon avis : Je connaissais Isaac Asimov pour ses livres de SF, je ne savais pas qu’il avait également écrit des ouvrages de vulgarisation historique. J’étais très curieuse de découvrir sa plume dans cette fresque historique et je ne fus pas déçue. La version audio, lue par Thierry Janssen, est très agréable et parfaite si, comme moi, vous avez envie de découvrir ce livre par curiosité littéraire et historique. Si en revanche vous avez besoin d’étudier plus sérieusement cette période et que vous avez besoin de prendre des notes, je vous conseillerais plutôt la version papier (ou une combinaison des deux).
Moi n’ayant aucun examen d’histoire à passer, je me suis régalé de cette version audio que j’ai écoutée comme un roman. Et pour cela, la plume fluide et agréable d’Asimov si prête parfaitement. À travers cet ouvrage, on sent l’admiration que l’auteur a pour cette civilisation. Peut-être un peu trop même, cela manque parfois d’impartialité. Et que ce soit dans les intrigues politiques opposant certains personnages historiques on sent de quel côté penche le cœur d’Asimov.
Si, d’un point de vue purement historique cela m’a semblait manquer d’impartialité et peut-être de recul, le fait que l’auteur ne cache pas ses préférences et son intérêt rendent le récit plus vivant et agréable à suivre. Car, il faut l’avouer, il y a beaucoup de dates et de noms qui vont se succéder.
Asimov, dans son histoire de la République romaine met surtout l’accent sur la politique et les exploits militaires. On aura le nom de tous les grands généraux et de leurs batailles, mais de la vie dans la Rome antique on ne découvre pas grand-chose. On va s’intéresser à tel ou tel sénateur, mais rien sur le mode de vie des habitants, où l’organisation de la ville. Cela n’en reste pas moins un récit passionnant si on est féru d’histoire, mais il m’a manqué personnellement quelques détails sur la vie quotidienne pour rendre le récit plus vivant et mieux s’imaginer les faits.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ce livre a été écrit en 1966, cela se ressent à la fois dans la façon dont les choses sont mises en avant, mais aussi peut-être sur la façon dont les barbares sont présentés. Je suis loin d’être spécialiste, mais comme j’adore regarder des reportages sur l’histoire, je pense que depuis les connaissances sur les civilisations gauloises et germaniques ont bien avancé. Probablement celles sur la République romaine aussi, mais, disons que Rome intéresse les historiens depuis bien plus longtemps que les barbares.
Quoi qu’il en soit j’ai passé un très bon moment en écoutant l’histoire de la Républic romaine par Asimov et j’espère que la suite (L’Empire romain) sera également publié chez audiolib, j’aurais grand plaisir à l’écouter.
Développement personnel et spiritualité
Les 4 voies chamaniques, se connecter à son chaman intérieur
Gislaine Duboc (2017)
eyrolles poche (2022)
★ ★ ★
Résumé : 4 clés pour devenir chaman au quotidien
Peut-être percevez vous le chamanisme comme une pratique d’un autre temps, d’autres cultures, et réservé à quelques personnes dotées de pouvoirs exceptionnels ?
Pourtant, il ne se réduit pas à des dons médiumniques, mais offre à tous l’accès à une autre réalité. Éveiller le chaman qui dort en nous et inventer des réponses individuelles ou à nos problématiques du quotidien nous engage à une pleine connexion au monde, à sa beauté, à l’autre et à nos désirs, vers une vie libérée des peurs.
Dans cet ouvrage, l’auteure chaman nous invite à découvrir les quatre voies chamaniques et à en pratiquer les médecines tous les jours pour envisager nos problèmes autrement, à la manière d’un chaman : Je suis le monde,L’autre est une porte qui mène à soi, La beauté libèrede la peur, Danse la vie, danse. (source : Livraddict)
Mon avis : J’ai découvert Gislaine Duboc grâce au podcast Sorcellerie Blanche animé par Gaïa Total sur Spotify. Puis de fil en aiguille je l’ai suivi sur sa page Instagram et comme j’aimais beaucoup sa façon de parler et les messages qu’elle partage sur Instagram, j’ai eu envie de découvrir ses écrits.
Si j’ai trouvé les messages de ce livre inspirant, je n’ai pas été entièrement conquise. J’ai aimé le fond du message, je n’ai pas toujours adhéré à la forme. J’ai du mal a exprimer avec précision mon ressenti.
Dans son livre, l’autrice met en opposition la culture occidentale avec celle amérindienne dont elle s’inspire. Quand elle parle de la voie du chamane ou de la philosophie amérindienne, elle nous parle de l’Indien. Et cette façon de déterminer comme une identité unique les principes communs à différentes cultures amérindiennes m’a dérangé. Pour moi l’Indien, ça ne veut rien dire. Il n’y a pas un Indien, pas plus qu’une culture unique amérindienne. Il y a une multitude de cultures qui partagent un certain nombre de points communs, dont certaines visions philosophiques. Mais toutes les réduire au seul terme Indien me pose problème. Tout comme l’opposition « occidental » synonyme de négatif et Indien synonyme de sagesse. Je trouve cela très restrictif, beaucoup trop généraliste et simpliste comme vision du monde. D’un côté les méchant occidentaux qui ont voulu dominer la nature, de l’autre les bon sauvages proches de la nature. Cela me donne l’impression d’être dans un débat d’un autre temps. Il n’y a pas plus de bons sauvages que de méchant occidental, pas plus d’Indien que d’occidental d’ailleurs. Il y a des cultures qui influencent des individus. Et si de grandes distinctions philosophiques peuvent s’observer entre différentes civilisations, cela ne veut pas dire qu’à l’intérieur de ces civilisations tous les individus partagent la même vision ni que toute une civilisation est vertueuse ou pas. On peut critiquer une culture ayant voulu dominer la nature jusqu’à ce distinguer d’elle et la mettre en oppositions avec une autre culture n’ayant pas cette même relation à la nature, cela ne veut pas dire que tous les individus de ces cultures sont comme ci ou comme ça. Le terme Indien utilisé comme un idéal fantasmé m’a, par conséquent, beaucoup dérangé. Si je comprends le propos derrière cette formule, je trouve cela cela vient effacer toutes les spécificités de chaque culture amérindienne pour en faire un seul et unique concept homogène, ce qui en plus d’être faux, est hyper réducteur et, selon moi, peu respectueux.
Encore une fois ce n’est pas la philosophie que Gislaine Duboc nous partage ici que je remets en cause, mais un choix sémantique qui pour moi n’est pas le plus approprié. Sans doute est-ce aussi de ma part une déformation due à mon amour de l’histoire et de l’anthropologie. J’aime étudier les différences entre les cultures et redonner à chaque peuple une visibilité propre et le terme Indien me renvoie à un passé colonial qu’il faudrait dépasser. Cela me fait penser au mooc Ohtehra’, l’art autochtone aujourd’hui, les différents intervenants ne se désignent jamais comme indien, ils parlent de « peuples racines » ou « premiers peuples » au pluriel. Et c’est précisément de ce pluriel-là que je parle et qui m’a manqué.
Je dois admettre que bien que j’ai essayé de faire abstraction de ce désaccord sémantique, cela m’a tout de même empêché de profiter pleinement du potentiel de ce livre. Il expose une vision intéressante, mais j’étais trop crispé sur cette simplification. J’y ai tout de même trouvé de belles choses et cela a fait avancer ma réflexion sur moi-même et ma façon de percevoir le monde qui m’entoure.
⇒ sur le site des éditions Eyrolles
⇒ sur Amazon ou chez votre libraire
BD et Manga
Mille Femmes Blanches, tome 1 : un train pour la gloire
Lylian (Scénario) Anaïs Bernabe (Dessin) Hugo Poupelin (Couleurs)
Adapté d’un livre de Jim Fergus
Dargaud (2024)
★ ★ ★ ★
Résumé : 1874. États-Unis d’Amérique, Washington. May Dodd est incarcérée de force par les siens dans un institut spécialisé dans les déficiences mentales et les troubles psychologiques.
Son tort : vivre avec un homme en union libre, contre l’avis de son père et de sa puissante famille.
Pour échapper à son supplice et à la violence sourde d’un enfermement qui la tue à petit feu, May accepte de participer à un programme gouvernemental qui prévoit l’échange de mille femmes blanches contre mille chevaux pour favoriser l’intégration des descendants de la nation Cheyenne dans la société américaine.
Les femmes qui se porteront volontaires quitteront l’institut et s’embarqueront pour un voyage aux confins du monde dit « civilisé », dans le but de fonder un foyer et de donner un à leur nouvel époux au moins un enfant
À nouveau libre, May commence sa nouvelle en consignant ses pensées et ses états d’âmes dans un carnet, puissant témoignage des étapes de son périple humain, intellectuel et sensoriel au sein de la nation Cheyenne, fière, brave, et humaine avant tout.
(source : Dargaud)
Mon avis : J’ai depuis quelques années le roman de Fergus dans ma PAL, l’occasion de l’en sortir ne s’étant pas encore présentée. Quand j’ai eu la possibilité de découvrir son adaptation sur NetGalley j’ai d’abord hésité, ne serait-il pas plus judicieux de lire le roman avant. Mais j’étais trop tenté par la couverture que j’ai craquée et je suis ravi que ma demande ait été acceptée.
J’ai adoré ! L’histoire m’a beaucoup touché. La vie de May est terrible, internée juste pour ne pas avoir respecté les décisions de son père et s’être mise en couple avec un homme pauvre par amour. À se demander comment cela est possible que des médecins acceptent d’enfermer dans des hôpitaux psychiatriques des femmes parfaitement saines d’esprit sur simple demande de la famille, et comment un père peut préférer voir sa fille enfermée plutôt que mariée et heureuse avec un homme qu’il n’a pas choisi. Pourtant, ce n’est pas le premier récit se déroulant au XIX siècle qui relate l’histoire de femmes ayant vécu de type d’injustice atroce. Le début de ce tome, toute la partie qui se déroule dans l’hôpital psychiatrique m’a fait penser à Nellie Bly dans l’antre de la folie qui raconte l’histoire vraie d’une journaliste s’étant fait interner pour enquêter sur les conditions d’internement.
Dans cet hôpital, May ne peut que se résoudre à subir son sort, ses chances de faire entendre sa voix sont nulles. Pourtant elle trouvera une alliée et c’est grâce à celle-ci qu’elle pourra sortir de cet enfer, pour une aventure tout aussi misogyne. En effet, le gouvernement a décidé d’offrir 1000 femmes blanches à la nation Cheyenne contre 1000 chevaux. Le but étant à la fois de mener une action diplomatique et de favoriser l’intégration des populations cheyennes. Quelle horreur ! Dans cette aventure rien ne va. Il ne fait vraiment pas bon être une femme dans les États-Unis du XIX siècle. On y marchande des femmes comme on échange des sacs de patates.
Bref, May voit tout de même dans cet « appel aux volontaires » une façon de pouvoir quitter l’hôpital même si cela signifie perdre tout espoir de revoir un jour son conjoint et ses enfants. La voici embarquée avec d’autres femmes, certaines issues comme elle d’hôpitaux, d’autres fuyant d’autres situations guère enviables ou voyant là l’unique façon d’entreprendre ce grand voyage. Ensemble elles vont traverser les États-Unis d’est en ouest à bord d’un train spécialement affrété. Dans cette seconde partie du récit nous allons faire la connaissance des compagnes de voyage de May, avec elle découvrir divers paysages et faire des escales à travers tous le pays. Cette seconde partie du récit est beaucoup plus joyeuse, un vent de liberté souffle sur ces femmes, au moins le temps du voyage, puisqu’elles ne savent pas vraiment ce qui les attend à destination.
Nous suivons toutes cette aventure du point de vue subjectif de May qui transcrit toute son histoire dans un journal.
J’ai tout aimé dans cette BD, les dessins, les couleurs et surtout l’histoire qui m’a vraiment happé. J’ai hâte de découvrir la suite. Et du coup ça me donne envie de lire le roman.
⇒ sur le site des éditions Dargaud
⇒ sur Amazon ou chez votre libraire
Albums
Aïto et le miracle de la tortue
2012)
Editions La Plume de l’Argilète
★ ★
Résumé : Aïto est un jeune marin de 20 ans, laid et difforme, qui est cuisinier sur un bateau de pêche Japonais. À cause de son apparence effrayante, il n’a aucun ami. Mais un jour, son grand cœur va l’aider à réaliser son vœu le plus cher… (source : Livraddict)
Mon avis : On m’a offert ce livre et j’étais vraiment ravie, car cela faisait vraiment longtemps que j’avais envie de tester cette maison d’édition et ses ouvrages spécialement conçus pour les dyslexiques. Malheureusement cette première lecture n’a pas été convaincante autant comme récit que comme travail éditorial.
Parlons de l’histoire d’abord. Les autrices nous offrent un conte classique avec tous les ingrédients d’un conte réussi et si le fond fonctionne plutôt bien, la forme m’a moins convaincue. Le dessin n’est pas trop à mon goût et la plume de l’autrice m’a aussi laissée assez indifférente. J’ai tiqué sur quelques détails qui tombaient soit comme un cheveu sur la soupe (par exemple une description détaillée des vêtements à un moment ou cela n’apporte rien au récit) soit qui sont complètement à côté de la plaque (par exemple préciser que la créature fantastique que le héros croise sur la plage joue d’une harpe celtique alors que nous somme dans un compte clairement inspiré des cultures extrême-orientales, qu’est-ce qu’une harpe celtique fait là ? Une harpe tout court aurait été bien moins incongrue). Bref une jolie histoire, mais sans plus.
Parlons maintenant du travail éditorial qui, je le rappelle, a été pensé pour un public dyslexique. Là encore déception. Certes le texte est écrit avec une typographie réputée plus facile à lire pour les dyslexiques (moi ça ne m’aide pas particulièrement, je la trouve trop brouillonne), mais la typographie ne fait pas tout. Le fait d’avoir des lettres plus grandes et asymétriques peut aider, mais ce qui rend un texte plus lisible pour un dyslexique c’est surtout le vide. Je m’explique, il faut des marges importantes sur les côtés et des paragraphes espacés entre eux. Plus il y a de respirations, plus le texte sera facile à lire (ce n’est pas que moi qui pense ça en tant que dyslexique, les spécialistes le disent aussi). Or ici on utilise une typographie adaptée et le texte est écris très gros, mais il n’y a pratiquement pas de marges et on ne distingue pas les paragraphes ce qui fait un grand aplat de texte aussi difficile à aborder que si on utilisait une typographie quelconque. J’étais très déçue. Cela part d’une bonne intention, mais le travail ne me semble pas du tout abouti. J’ai un autre livre de cette maison d’édition qui s’adresse lui à un public plus âgé, à voir ce que ça donne.
⇒ éditions la plume de l’Argelète
Tu m’apprends également qu’Asimov a fait de la vulgarisation historique, je savais pour la scientifique mais pas pour celle-là. Pas sûre de le suivre là-dessus en revanche.
A l’inverse, je note volontiers la BD Mille femmes blanches vu ton enthousiasme.
J’espère que tu as fait d’aussi jolies découvertes ce mois-ci.
Oui, pour apprecier La République romaine faut vraiment être férus d’histoire et d’antiquité sinon on s’ennuie ^^’ mais pour ceux qui aiment c’est pas mal.
Mille femmes blanche j’ai beaucoup aimé, j’espère que tu appréciera aussi.
Ce mois-ci aussi il y a de jolie lectures au programme 🙂