le carnet de bord de Bidib, spécial FIBD 2025

le carnet de bord de Bidib, spécial FIBD 2025

5 février 2025 4 Par Bidib

Installez-vous confortablement, ce billet risque d’être un peu long. Je vais revenir ici sur mon week-end à Angoulême, où je me suis rendue en bonne compagnie pour le Festival de la Bande Dessinée.

Jeudi 30 janvier

Nous avons commencé notre périple par le musée de la BD où nous avons pu découvrir les œuvres du concours scolaire, des jeunes pleins de talent. Avant d’enchainer avec une très belle expo jeunesse : la BD règle ses contes.

Expo : La BD règle ses contes — Éditions Le Lombard

Qu’elles soient fidèles, parodiques, éclairantes, poétiques ou irrévérencieuses, les adaptations de contes en bande dessinée portent haut la créativité de leurs auteurs, entre hommage et décalage. Pour la grande exposition de son Quartier Jeunesse, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême met en lumière cinq univers dévoilant des contes dans tous leurs états. 

Quels imaginaires charrient encore aujourd’hui pour nous les contes ? Comment et pourquoi les auteurs et autrices de bande dessinée s’en saisissent-ils ? Du féérique château d’Émile et Margot aux hilarants Sept Ours nains, des graphiques Contes fabuleux de la nuit aux ouvrages illustrés de l’Encyclopédie du merveilleux en passant par l’hyper-contemporaine La Quête : chaque univers de cette exposition accessible à tous les publics emmènera petits et grands sur la trace des figures qui peuplent les contes, qu’elles soient familières ou inattendues. 

Muni d’une carte, le jeune visiteur pourra se repérer dans cette forêt des contes, des jardins d’un château jusqu’à une route semée d’embûches, en passant par une grotte, un manoir ou une forêt. Tel un Petit Poucet, récoltant les indices lui permettant de suivre à la trace les créatures imaginaires qu’il croisera sur son chemin, il fabriquera ainsi lui-même son propre petit conte – de fées… ou de monstres !

L’exposition déploiera des œuvres originales, plongeant le visiteur dans des atmosphères inédites pour divertir, faire réfléchir ou frémir là où on ne s’y attend pas. Plongé dans l’imaginaire tantôt merveilleux tantôt terrifiant des contes, il découvrira comment la bande dessinée en bouleverse tous les codes, en le transposant dans l’actualité la plus contemporaine, le sublimant par le dessin ou encore en créant le décalage par un humour ravageur ou une distance critique. 

  • L’Encyclopédie du merveilleux, dirigée par Benjamin Lacombe (éditions Albin Michel)
  • Émile et Margot d’Anne Didier, Olivier Muller et Olivier Deloye (Bayard Jeunesse)
  • Contes fabuleux de la nuit, de Miyako Miiya (éditions Rue de Sèvres, Le Renard doré)
  • Les Sept Ours nains, d’Émile Bravo (éditions du Seuil Jeunesse)
  • La Quête, de Frédéric Maupomé et Wauter Mannaert (éditions le Lombard)

© Émile Bravo

dossier pédagogique autour de cette expo

J’ai adoré cette expo, peut-être même mon expo préférée de cette session. L’ambiance était très chouette, avec une belle mise en scène et des ambiances envoutantes. J’ay ai retrouvé des oeuvres que je connaissais, où du moins je connais le travail de l’auteur, mais j’y ai aussi découvert des auteurs que je n’avais encore jamais lus. Je suis repartie avec une wishlist de livres de contes longue comme le bras.

Après une petite pause café crêpe bien méritée au soleil (il a fait un temps magnifique tout au long du festival), nous avons profité d’être en bas de la colline pour faire toutes les expos du quartier.

Au musée du papier nous avons découvert  Julie Birmant, les herbes folles.

Festival d'Angoulême on X: "PROGRAMMATION Lauréate du prix René Goscinny en 2024, Julie Birmant nous ouvrira les portes de son processus créatif à travers l'exposition "Les Herbes Folles" au MuséeEn 2024 en lui remettant le Prix Goscinny – Meilleure scénariste pour le premier tome de sa série Dalí t.1 – Avant Gala, le Festival a souhaité saluer la plume éclairée de Julie Birmant et le regard qu’elle porte sur le XXe siècle et l’histoire de l’art moderne.

Avec cette exposition, les Festivaliers s’immergeront dans les différentes étapes de son processus créatif : du matériel – archives sonores, visuelles… – qu’elle utilise pour ses recherches, à sa façon de travailler avec les différents artistes dont elle s’entoure, parmi lesquels Clément Oubrerie ou encore Catherine Meurisse, pour donner vie aux récits qu’elle imagine.

Les visiteurs découvriront également la singularité de son regard sur l’histoire de l’art à travers ses portraits de femmes d’exception du XXe siècle, des “Herbes folles”, insoumises et mystérieuses : Isadora Duncan, Fernande Olivier, Gala… À travers ce travail, qui a nourri tous ses projets de scénariste, les visiteurs pourront ainsi pénétrer dans les différents thèmes qui jalonnent son œuvre.

 

Une découverte totale pour moi puisque je ne connaissais pas cette scénariste ni la série Dali. Cela m’a donné envie de la lire. L’exposition était très bien faite. On circulait bien, c’était fluide, intéressant, avec des images mais aussi du son. On pouvait écouter Julie Birmant nous parler de son processus créatif tout en déambulant à travers l’exposition. Une jolie découverte.

Nous avons poursuivi nos découvertes des expos par Superman, le héros aux milles et unes vies

Exposition "Superman, le héros aux mille-et-unes vies" - Ville d'Angoulême

« IT’S A BIRD, IT’S A PLANE, IT’S SUPERMAN! »

Tout premier super-héros, Superman est le représentant d’un genre littéraire et d’une industrie, mais aussi et surtout une icône culturelle perpétuellement réinventée, de sa création jusqu’à nos jours.

Imaginé par Jerry Siegel et Joe Shuster en 1938, Superman offre à chaque décennie un miroir neuf dans lequel l’Amérique peut tantôt se refléter ou se rejeter. À la fois emblème patriotique et rebelle annonciateur de progrès, il revêt une apparence et une dimension symbolique intemporelles, contrairement au regard que l’on porte sur lui, évoluant au fil du temps. 

Qui est Superman, héros d’hier et de demain ? Un orphelin, seul survivant d’une planète qui a explosé ? Un étranger élevé dans une ferme, migrant dans la grande ville afin d’y faire carrière ? En explorant différents tableaux de sa mythologie personnelle – dont son repaire, la Forteresse de Solitude – le·la visiteur·euse découvrira les différentes étapes de son existence : les trophées, les souvenirs et les espoirs d’un avenir meilleur du héros. Ce qui permet ainsi de lever le voile sur la dimension symbolique la plus émouvante du personnage : un immigré ayant apporté et partagé sa culture avec la nôtre, afin de faire progresser l’humanité. Si son identité fascine, c’est aussi du fait de son alter ego : Clark Kent, journaliste effacé et diligent qui parvient avec abnégation à séduire son âme-sœur, sa collègue Lois Lane, et à fonder avec elle une famille. Que les auteurs mettent en avant son côté kryptonien ou son éducation par des fermiers du Kansas, il est indéniable que chez Superman, l’ordinaire est au moins aussi passionnant et attractif que le spectaculaire. 

Je ne lis pas beaucoup de comics, mais j’ai aimé cette plongée dans l’univers de Superman et ses multiples facettes. C’était amusant de comparer les différentes planches et de voir l’évolution au fil des décennies et des différents dessinateurs.

Nous avons fini la matinée avec hyper BD, l’exposition dont vous êtes les héro.ïne.s

Angouleme Tourisme - FIBD 2025 : Un jour /Une expo Exposition « Hyper BD : une exposition dont vous êtes les héro-ïne-s » Le Festival d'Angoulême 2025 vous invite à découvrir

Le Festival d’Angoulême fait le choix cette année d’abolir les lignes au sein de l’Espace Nouvelle Création et propose Hyper BD, une grande exposition qui a pour ambition de représenter les coulisses de la création actuelle.

Parmi différents cheminements imaginables pouvant amener à devenir artiste de bande dessinée, quelles sont les manières de créer qui s’offrent aux jeunes talents de notre époque ? Faut-il proposer ses manuscrits aux grands éditeurs, s’autopublier sur les réseaux sociaux, ou se lancer dans le fanzine collectif ? Doit-on se faire la main au travers des concours Jeunes Talents, se former dans des écoles prestigieuses, ou plutôt s’appuyer sur les technologies du passé et du futur ? Dans un accrochage ambitieux, aussi ludique qu’exigeant, Hyper BD ne souhaite pas donner une solution unique, mais veut cartographier les possibles pour la nouvelle création en bande dessinée d’aujourd’hui. Sous la forme d’une « exposition dont nous sommes les héro·ïne·s », on peut être littéralement guidé dans les dédales de la création contemporaine, et enrichir sa conception de la bande dessinée au travers des travaux de cinq autrices et auteurs exceptionnels marquant leur époque. Rassemblés au sein du seul et même grand espace avec les Jeunes Talents 2025, ils forment une véritable exposition-monde, prenant ses inspirations dans les quêtes des jeux vidéo, les livres ludiques ou la fiction hypertexte : Hyper BD permet à chacun.e de se raconter son propre récit, réel ou fantasmé, de la création de bandes dessinées.

Émilie Plateau, autrice de L’Épopée infernale, signe la narration de l’exposition, et nous plonge dans l’univers d’un livre dont vous êtes l’héroïne.

Adrian Tomine nous montre le chemin passionné mais semé d’embûches d’un auteur de bande dessinée au travers de son ouvrage La Solitude du marathonien de la bande dessinée.

Salomé Lahoche nous raconte ses déboires et ses succès, via les adaptations en livres de ses bandes dessinées prépubliées sur les réseaux sociaux.

Bingo, à contre-courant avec son livre Télé Planète totalement conçu sur un poste Minitel, nous fait réfléchir à notre rapport aux écrans et à l’IA, tout comme Antoine Marchalot, qui réutilise et détourne l’intelligence artificielle comme un outil au service de l’humour absurde.

Le concept était intéressant, mais nous nous sommes un peu perdues, nous étions si concentrées pour aller à l’étape suivante que nous en oublions de regarder ce qu’il y avait à voir.

Dernière expo de la journée : Gou Tanabe x H.P. Lovecraft.

Exposition Gou Tanabe et H.P Lovecraft : visions hallucinées, 09/01/2025

Grand architecte d’une mythologie qui a infusé toute la culture populaire mondiale, H.P. Lovecraft est pour le mangaka Gou Tanabe l’inspirateur d’une œuvre entièrement tournée vers l’horreur cosmique. Pont tendu entre la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle et le Japon du XXIe, dépassant les frontières et le temps, cette rencontre entre pulp et manga est l’occasion de vérifier, une fois de plus, combien les grands récits sont universels.

Couronnée du Prix de la Série lors de la 47ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2020, la grande entreprise d’adaptation de l’œuvre de H.P. Lovecraft par Gou Tanabe (Les Chefs-d’œuvre de Lovecraft, douze volumes publiés en France aux éditions Ki-oon) continue d’exercer une étrange fascination sur les lecteurs – se montrant à la fois absolument fidèle au texte originel, tout en constituant une véritable appropriation personnelle.

Alors que le mythe de Cthulhu vient de faire son entrée dans La Pléiade, la 52e édition du Festival d’Angoulême propose, avec l’exposition Gou Tanabe x H.P. Lovecraft : visions hallucinées, de prolonger le dialogue entre les deux auteurs. Organisée autour d’un parcours s’inspirant du déroulement des nouvelles du Maître de Providence, l’exposition embarquera pour des terres inconnues à la recherche de ces cités oubliées où dorment les Grands Anciens, dans des visions où il est parfois difficile de distinguer le rêve de la folie.

À travers de plus d’une centaine de dessins originaux présentés dans une scénographie cyclopéenne et accompagnés d’extraits du texte séminal, les visiteur·se·s pourront découvrir les méthodes de travail de Gou Tanabe (mêlant dessin traditionnel sur papier et outil numérique), ainsi que ses interprétations des grandes figures des récits de l’auteur fantastique le plus influent du XXe siècle. La sélection de planches présentées s’étendra de la première incursion du mangaka dans l’univers de H.P. Lovecraft avec The Outsider en 2004, jusqu’au cycle consacré au personnage de Randolph Carter qu’il a récemment entamé. Architectures inquiétantes, figures dérangeantes et atmosphères étouffantes seront au rendez-vous.

L’expo était très chouette, mais il y avait un cafouillage à l’entrée, les visiteurs avançaient tels des écoliers derrière leur maîtresse, ce n’était vraiment pas fluide. J’ai vite abandonné le troupeau pour une visite plus libre. Je ne sais pas si je suis tombé sur des visiteurs particulièrement pas dégourdis cette année où s’il y a un souci dans la disposition de l’exposition, mais je me suis souvent retrouvé dans des entonnoirs où on se suit à la queue leu leu, je trouve ça insupportable. Peu m’importe personnellement de voir chaque planche dans l’ordre, je préfère aller voir là où il y a de la place quitte à revenir sur mes pas pour tout regarder.

Ce n’est pas le genre de manga que je lirais mais j’ai apprécié l’expo et le talent de Gou Tanabe. Ceci dit entre l’ambiance ultra glauque des illustrations et la foule, j’ai dû sortir assez vite.

Dans l’après-mini nous avons assisté à une rencontre dans l’espace Espagne avec Kim (l’épopée espagnole, un rêve d’ailleurs), Yeiyei (au bord du naufrage) et Paco Roca ( L’ange de la Retirada, la maison, la nueve, la tête en l’air…) sur la thématique de la mémoire. C’était très intéressant et ça m’a donné envie de découvrir ces trois auteurs que je ne connaissais pas.

Sortie de l’Espagne nous nous sommes arrêté à l’espace Polar SNCF voyageurs, le temps d’une rencontre avec Romain Renard qui présentait son titre Revoir Comanche (fauve polar SNCF de cette année). Cela m’a donné très envie de la lire.

Vendredi 31 janvier

Nous avons commencé cette deuxième journée par deux expositions au musée de la ville :

Constellation graphique

3o jan I 2 FéV 2O25

9 autrices d’avant-garde espagnole

Bàrbara Alca, Marta Cartu, Genie Espinosa, Ana Galvañ, Nadia Hafid, Conxita Herrero, María Medem, Miriam Persand, Roberta Vázquez.

Telle une constellation, les neuf autrices qui composent cette exposition présentent la bande dessinée renouvelée au travers de la diversité des langages, des registres esthétiques via l’emploi de la couleur, du graphisme ou de l’expérimentation stylistique et narrative. Elles remettent en question les formes canoniques de la bande dessinée par le biais de leurs singularités individuelles. Elles abordent, avec un regard critique non exempt d’humour, des sujets liés à la réalité que vivent les milléniaux. Leurs visions désenchantées de l’existence et des dysfonctionnements de la société contemporaine se révèlent être un élément de cohésion.

Les bandes dessinées qui étaient ici à l’honneur ne font pas partie de mes habitudes de lecture, j’ai donc survolé cette expo, qui était plutôt sympa dans sa scénographie.

Posy Simmonds. Herself

Festival d'Angoulême on X: "️ Un des moments forts de la prochaine édition du Festival International de la Bande Dessinée sera sans aucun doute l'exposition « Posy Simmonds. Herself » dédiée à

Avec des œuvres de référence mondialement connues, comme Tamara Drewe et Gemma Bovery (Denoël), Posy Simmonds est une figure majeure de la bande dessinée britannique qui a influencé des générations d’artistes. À travers l’exposition Posy Simmonds. Herself, le Festival proposera une immersion dans son art singulier et sa plume satirique avec lesquels elle redessine les frontières entre l’intime et le politique grâce à des figures féminines tragi-comiques bouleversant les codes sociaux.

Les Festivaliers pourront découvrir les influences de l’artiste ainsi que les liens qui existent entre son travail et les grandes œuvres de la littérature – des œuvres de Charles Dickens à Gustave Flaubert, en passant par celles de Thomas Hardy. Ils pourront également percevoir la radicalité de son engagement politique, qui transparaît bien souvent sous le vernis pince-sans-rire de ses récits, et auront la chance de découvrir certains dessins inédits de ses fictions majeures.

Le public découvrira enfin la forme narrative singulière de Posy Simmonds qui emprunte aux codes du journalisme d’enquête et par laquelle elle a réussi à mettre en images les nouveaux récits de soi impliqués par notre société contemporaine : entre la solitude du rêveur à l’ère des réseaux sociaux, la foule urbaine et la vie rurale connectée.

© Posy Simmonds, Denoël Graphic

Je ne connaissais pas cet artiste et l’expo ne m’a pas convaincue, je l’ai trouvé mal scénographié, on y circulait très mal, ça m’a agacé. Néanmoins, j’ai aimé le trait de l’autrice, j’étais surtout séduite par les illustrations jeunesse, la thématique des BD m’ayant fort peu intéressé.

Dans l’après-midi nous avons fait un premier tour dans la bulle des éditeurs indépendants. Un premier repérage en attendant l’heure du concert dessiné : Jacaranda avec Gaël Fraye, Samuel Kamanzi et Sylvain Savoia. C’était incroyable ! J’ai adoré. Très émouvant. Trop même, il m’a fallu quelques bonnes minutes pour m’en remettre en sortant de la salle.

Samedi 1er février

Avant que la foule ne soit trop importante, nous avons filé à l’espace manga, le temps de faire le tour et repartir avec 2 dédicaces.

Puis une dernière expo : Vinland saga : une quête d’identité.

Exposition "Vinland saga : une quête d'identité" - FIBD 2025 - Ville d 'Angoulême

Dans le cadre de sa 52e édition, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême propose une grande exposition dédiée à la série culte de Makoto Yukimura, Vinland Saga.

Révélé en 1999 avec la série Planètes, singulier récit de science-fiction sur une bande de cols bleus missionnés pour nettoyer l’espace, Makoto Yukimura (né en 1976) n’est définitivement pas un auteur comme les autres. Artisan méticuleux, voire obsessionnel, il déclare avancer dans son travail « un peu comme un joueur d’échecs, avec prudence et circonspection ». En 2005, il s’empare pour sa deuxième série d’un formidable matériau historique – la société viking et son expansion jusqu’en Amérique –à partir duquel il bâtit une profonde réflexion sur l’héritage de la violence. L’invitation, sobrement intitulée Vinland Saga, parachute le lecteur en territoires hostiles, des plaines rocailleuses tapissées de carcasses fumantes aux flots déchaînés des mers du Nord sur lesquels voguent d’imposants drakkars…Guide officiel dans cette aventure tumultueuse, le héros-prophète Thorfinn cristallise tous les questionnements de Makoto Yukimura : comment s’extraire d’un schéma familial qui semble immuable ? Comment rompre avec les préceptes violents d’une culture multiséculaire  ? Comment devenir un frère  ? Un père  ? Un homme  ? Un modèle  ?

Prépublié au Japon dans l’hebdomadaire Shōnen Magazine avant de migrer dans le mensuel Afternoon (dont la périodicité semble plus adaptée à la cadence de travail« compliquée » de l’auteur), Vinland Saga fédère dès ses premiers chapitres une communauté de fans qui vibrent au rythme des pérégrinations de Thorfinn et de sa « famille recomposée ». Multi-récompensée (Prix du meilleur manga au Japan Media Arts Festival en 2009, Prix du manga Kōdansha dans la catégorie générale en 2012…), adaptée en anime en 2019 (deux saisons ont été produites, une troisième est en chantier), la série (éditée en France chez Kurokawa) impose un ton unique, à rebours des postures bellicistes et complaisantes des fictions médiévales pour adultes avec lesquelles Makoto Yukimura souhaitait absolument rompre.

Conçue comme un voyage au cœur d’une œuvre à la fois crépusculaire et solaire, l’exposition Vinland Saga : une quête d’identité propose aux visiteur·euse·s d’arpenter les décors rugueux d’un récit tout autant tourné vers l’aventure que l’introspection. À travers une large sélection de planches originales couvrant l’intégralité de la série (toujours en cours de publication), l’exposition Vinland Saga : une quête d’identité invite le·la festivalier·ière à suivre Thorfinn sur les chemins cahoteux de la rédemption. Et à découvrir la personnalité unique d’un auteur pour qui raconter une histoire relève du devoir.

Personnellement j’ai été déçue par cette expo, je suis encore tombé sur des écoliers qui avancent à la queue leu leu ça m’a direct agacé. Les planches étaient exposées toutes sur un seul niveau ce qui fait qu’on pouvait difficilement prendre du recul pour regarder par dessus une épaule, et… c’était très court. Après rien à redire sur la qualité du dessin. J’aime le style de l’auteur et j’ai aimé cette sage, même si je n’ai jamais lu la fin parce que quand c’est trop long, je décroche et elle fait 28 tomes. J’ai dû en lire une dizaine.

Dans l’après-midi, nous sommes retournés visiter la bulle des éditeurs indépendants et j’ai craqué pour une BD à la couverture magnifique : Monarques.

En sortant du Nouveau Monde, j’ai fait un tour pour découvrir une expo du off : 1629. Les planches étaient magnifiques, ça m’a donné envie de découvrir cette série.

J’ai fui la foule pour faire un tour en quête d’un peu de tranquillité et j’ai atterri par hasard à l’espace Espagne juste à temps pour assister à une rencontre avec Jesus Merino, auteur espagnol qui travaille pour le marché du comics américain. C’était très chouette de l’écouter bien que je ne lise pas les comics de super héros dont il était question.

À peine sortie de cette rencontre, j’ai filé pour une rencontre avec Luz, l’auteur de Deux filles nues, le fauve d’or de cette année. C’était très chouette, on est revenu sur la carrière de l’auteur et ses différents travaux en bande dessinée depuis qu’il a quitté le dessin de presse.

Voilà une journée de Festival encore bien remplie. La dernière en ce qui me concerne, j’ai ma dose de foule et de BD jusqu’à l’année prochaine.

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