Jours de sable [BD]

Jours de sable [BD]

30 juin 2021 18 Par Bidib

Couverture Jours de sable

Bande dessinée de Aimée de Jongh, sortie en mai dernier chez Dargaud.

John Clark est photographe, en pleine crise économique il décroche un job. Il a du mal à y croire lui-même. Il a été engagé par une agence gouvernementale pour faire un reportage photographique de la population rurale très fortement touchée par le phénomène du Dust Bowl, tempêtes de sable et de poussière qui touchent une large zone située à cheval sur l’Oklahoma, le Kansas et le Texas. Quelques années ont suffi aux agriculteurs pour transformer les plaines verdoyantes en un désert sec où la poussière recouvre tout. La sécheresse des dernières années qui s’ajoute à la crise économique a fait empirer les choses et la population locale vit dans une grande détresse. Les tempêtes de sable et de poussière recouvrent tout, détruisent les récoltes, s’infiltrent dans les poumons…

John Clark débarque dans ce paysage désolé avec ses gros sabots de jeune citadin de la côte Est et à tout d’abord du mal à se faire accepter. Il n’est pas vraiment sûr de lui, se cantonne au scénario que lui a donné son employeur. Petit à petit, grâce notamment à sa rencontre avec une jeune femme veuve et enceinte qui le touchera en plein coeur, il va se remettre en cause. S’interroger sur sa mission, sur son rapport à la photo, sur ses motivations, sur l’impact que son travail de photographe peut avoir dans la vie des gens qu’il côtoie ici.

J’ai adoré cet album. Tout d’abord l’histoire. Je n’ai entendu parler de ces tempêtes de poussière que très récemment dans mes deux lectures sur l’internement des Japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale et je souhaitais en savoir plus. Voici mon vœu exaucé. Nous avons ici des explications sur ce phénomène qui touche une large zone des États-Unis. On nous en explique d’ailleurs les causes et c’est intéressant de constater que si le phénomène est aggravé par la sécheresse que connait la zone dans les années 30, ce sont surtout les pratiques agricoles qui en sont à l’origine. Le sujet est donc très actuel. Tout en étant historique : on découvre une Amérique mise à mal par la crise de 1929. Et les planches sont accompagnées par des photos d’époques.

D’un point de vue plus subjectif, le personnage de John Clark est aussi très intéressant. Il arrive avec ses idées et on le voit évoluer face à la réalité qu’il découvre sur place. Ses interrogations sur la photo et le rôle de l’image sont intéressantes et toujours actuelles. Il est très touchant et sympathique.

L’histoire m’a plu, mais si cette lecture est un coup de cœur c’est grâce à ses planches. Le dessin m’a complètement conquise. J’ai adoré la mise en page alternant cases traditionnelles, paysages pleine page, photos… les illustrations et les couleurs m’ont séduite. Je suis resté parfois plusieurs minutes à regarder une page, à revenir en arrière juste pour le plaisir des yeux. Je trouve ça vraiment très beau.

Des belles images, une histoire aussi touchante qu’instructive, que vouloir de plus ? Des explications complémentaires ? Et bien, vous aurez ça aussi, dans un petit dossier de fin.

Ai-je réussi à vous convaincre ? Vous pouvez aussi aller lire les avis de Sabine et Eimelle

sur le site des éditions Dargaud

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